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Opérations de conservation-restaurations sur Les Sonneurs du ciel

Les Sonneurs du ciel, plafond peint du cycle La Légende de saint Hubert, Maurice Denis
1896-1897
Peinture à l’huile, en pâte et demi-pates opaques, à l’aspect mat. Toile de lin, anciennement marouflée sur plafond
PMD 011.1.1
488 x 134 cm

Les Sonneurs du Ciel dans nos réserves

Achetée en 2011 à la famille Cochin, cette grande huile sur toile (488 x 134 cm) de Maurice Denis, faisait partie d’un décor que l’artiste avait réalisé en 1896-1897 pour le bureau du baron Denys Cochin à Paris, sur la légende de saint Hubert. Dernier élément encore en place, il a fallu en 2011 déposer l’œuvre, qui était alors marouflée au plafond. Cette opération, dont la complexité était accrue par l’étroitesse et la hauteur de la pièce a été réalisée par une équipe de conservateurs-restaurateurs (Marie-Noelle Lauren-Miri, Amalia Ramanankirahina et Remi Rabu) et présentait seulement la toute première partie d’un long chantier qui permettra la conservation et l’exposition des Sonneurs du ciel dans de bonnes conditions.

En 2011, l’équipe s’était occupée de décrasser l’œuvre, qui présentait un aspect jauni et terni, du fait que le bureau était également utilisé comme fumoir. Puis elle avait procédé à la protection de la couche picturale par un « cartonnage » avec un papier intissé, stable et neutre chimiquement, afin de pouvoir limiter les éventuelles déchirures lors du démarouflage (décollage) de la toile du plafond. L’œuvre fut enfin roulée avec un molleton sur un large tube.

Si ces opérations de conservation curative se sont déroulées selon les normes de déontologie des conservateurs-restaurateurs (stabilité et réversibilité), elles ne permettaient pas à long terme la préservation de l’œuvre. Après la dépose ce celle-ci, il reste en effet environ 30% de résidus de maroufle (plâtre, enduits gras, céruse) sur le revers de la toile qu’il faut dégager. C’est ce chantier qui se tient actuellement dans les réserves externalisées du Musée.
Cette première étape ne s’occupe que du support, afin de permettre une intervention sur la couche picturale par la suite. Les conservateurs-restaurateurs vont travailler sur deux aspects : retirer les résidus et résorber les accidents survenus lors du marouflage initial par Maurice Denis et ceux survenus lors du démarouflage. Ils s’attachent à reprendre la structure du support en enlevant mécaniquement les résidus d’enduit. Celui-ci contenant de la céruse à base de plomb, il a été nécessaire de monter un enclos hermétique. Les conservateurs-restaurateurs doivent également porter un équipement complet (combinaison intégrale, lunettes, masques, gants et casque anti-bruit) leur permettant de ne pas être en contact avec les poussières contaminées par le plomb. Des tests seront également réalisés à la fin du chantier afin de s’assurer qu’il ne reste pas de produits nocifs sur les surfaces de travail et dans l’air ambiant. Les déformations anciennes dues aux amas d’enduit, les déchirures et la vérification de l’adhésion de la couche picturale seront ensuite effectuées, afin de permettre le décartonnage de la face.

L’équipe s’attachera par la suite à faire une étude approfondie de la couche picturale : constat d’état avec relevé des altérations, nature et stratigraphie des matériaux, leurs interactions et leurs pathologies. Ceci afin d’établir un diagnostic et de proposer une étude de faisabilité des opérations suivantes : types, phasage, durée, fournitures, logistique, coûts, etc. Cette étude permettra de répondre à certaines questions encore en suspens et notamment la plus ardue, au vu de la taille de l’œuvre : sur quel type de support pérenne conserver et présenter l’œuvre (châssis pérenne, châssis amovible, support rigide, type de cadre, etc.) ?
Ces opérations de conservation-restauration, lourdes en termes de logistique et d’intervention sur le support, ne sont finalement que des opérations de conservation curative et pas de restauration à proprement parler. En thermes professionnels, la conservation curative a en effet pour objectif d’arrêter un processus actif de détérioration ou de renforcer structurellement une œuvre ; la restauration se bornant, quant à elle, à des interventions esthétiques et de lisibilité de l’œuvre. Les Sonneurs du ciel présentant heureusement une couche picturale en bon état et relativement solide, sa restauration ne sera a priori que très minime, préservant ainsi au maximum l’état originel de l’œuvre.

Découvrez les autres panneaux du décor de La Légende de Saint Hubert réalisés par Maurice Denis de l’hôtel Cochin sur notre portail des collections

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